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Analyse du 13 décembre 2022

Le Livre du Mois : Heureux soit ton nom, de Sotiris Dimitriou

Pour commencer un petit commentaire sur l’auteur ; Sotiris Dimitriou est un auteur venu du Nord de la Grèce, né à Épitre en 1955.

  1. Il a travaillé toute son adolescence et quelques années d’adulte comme chef d’une équipe de balayeurs dans les rues d’Athènes ; c’est dire qu’il est autodidacte.

    Son destin a basculé lors de la parution de son premier livre, depuis il en a rédigé une bonne douzaine.

     

    Heureux soit ton nom, c’est l’histoire de deux sœurs prises et tiraillées par l’Histoire la Grande, puis aussi la petite histoire, celle qui reflète la vie de tous les jours et les projections de la Grande Histoire, sur la mentalité aussi du pays, en l’occurrence l’Albanie.

     

    Ce livre est servi par l’admirable travail de traduction de Marie-Cécile Fauvin qui ici a fait un travail remarquable essayant de reconstituer le parler local avec sa rudesse en français – pas évident, langue plutôt dite savante – en ayant recours à des équivalences en vieux français (et cela fonctionne).

     

    On y voit et entend, surtout on le lit à haute voix, une langue dialectale, servie d’une grande pudeur et la beauté et la nécessité de faire résistance pour faire vivre, survivre cette langue comme un témoignage primordial d’un monde qui s’échappe, c’est aussi grâce à cette traduction que l’on est amené à faire inventaire de mots oubliés de la langue française et qui donne existence et beauté à ce texte rude.

    Juste quelques impressions de lecture :

    jargner en plus  – le temps broussailleux – ébravayer les chiens. Ribouté des yeux – un soleil rentrant – tamiser une pluie fine – ributé des yeux – etc 

     

    Beaucoup de métaphores de la vie paysanne fleurissent dans ce récit, c’est un bonheur de le lire.

    C’est un livre que je recommande vivement pour appréhender la culture de ce petit pays.

     

    L’illustration du mois :  la photo de Newsha Tavakolian

     

    Pour commenter l’illustration qui accompagne l’article de Mitra Kerven, il faut avoir en tête que cet artiste – photo journaliste, selon son expression – membre de l’agence Magnum depuis 2010, lauréate de plusieurs prix recherche de témoigner par ses photos d’actualité une certaine poétique.

     

    Elle dit de son travail : j’ai appris à dire sans rien dire, je pense transmettre à travers mes photos un moment d’ambiguïté.

    De son propre aveu, elle dit qu’il lui a fallu beaucoup d’adresse et de travail pour y être arrivée

     

    Là, la photo extraite d’une série titrée : Protest Portraits, montre une Iranienne qui pose comme brasier incandescent, mais qui est aussi dévorée par les flammes qui voudraient la faire taire, c’est du moins l’interprétation que je traduis dans une vision occidentale.

    Voici pour la partie graphique.

     

    L’article de Mirta Keyvan, journaliste-essayiste : les Iraniennes allument un brasier social veut témoigner des multiples manifestations nées dans plusieurs villes iraniennes,

    Un bref résumé de celui-ci : l’écrit reflète la révolte contre le port obligatoire du voile, un soulèvement qui ébranle le République Islamique, fondements même du régime sont attaquées surtout par la police dite de moralité, mais aussi la vie chère et la corruption.

     

    Cet article va au-delà de la simple évocation   – et le mot est faible et presque imprudent de ma part sur la question du voile – il est fait part de la situation politique et tout cela fait partie de la colère des Iraniennes et iraniens genre confondus (un habitant sur dix n’aurait rien à manger).

    Ce qu’il y a de particulier sensible et que semble souligner cet article, c’est l’étendue géographique des manifestations débordant même sur le Kurdistan et le Balochistan.

     

    L’Encadré de l’article en bas de pages qui titre 100 ans de combat témoigne tout d’abord du pouvoir monarchique suivi du pouvoir religieux.

    Mais on a l’impression que l’affaire du voile est une sorte de couverture pour obliger les opposants au régime de s’engouffrer dans cette revendication au détriment des autres revendications plus financières et sociales

     

    Comme nous sommes dans un Café Diplo-Philo, il est plus difficile de commenter la teneur d’un article, je veux dire par là qu’un texte issu du Monde Diplomatique à la rigueur de l’analyse politique ou économique du moment, et qu’une analyse philosophique quelquefois n’est pas justifiée à l’aube de confrontation entre culture différente.

     

    Je résume comme cela, c’est que le jour où j’ai lu attentivement ce texte, je lisais un autre texte sur les pensées de Pascal qui disait en substance : Tout le malheur des hommes vient d’une autre chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.

     

    Or le repos est ici négatif, si on se divertit en regardant ce qui se passe en Iran comme un chose qui ne nous regarde pas – nous avons tort, l’Iran fait partie de la communauté humaine – de la chambre commune.

    A vous de continuer ma brève analyse…

     

    Qui veut donner sa petite pierre à contrer un système oppresseur et ne pas céder à la honte du repos qui ne veut pas dire l’immobilité du silence, une phrase que Nietzsche dans son fameux Zarathoustra qui opposait le temps sans but au temps qui a un but, celui de ne point oublier et que la lutte n’est jamais terminée pour l’Iran.

     

    Voici en bribes de phrases ce qui ressort du débat fort animé, enrichissant des protagonistes plus clairsemés que d’habitude   – la philosophie du ballon rond hésitant dans le but voulant ou pas entrer … étant la plus forte   –

    Ceux qui étaient là qu’ils en soient remerciés.

     

    Une des participantes d’origine iranienne est remontée à l’origine de l’enseignement des choses et cette remontée dans le temps a permis de jauger l’importance de la Perse (Iran) dans l’histoire de l’humanité.

     

    Je résume fort brièvement :

    Tout d’abord on n’enseigne pas l’histoire de l’Iran, au Collège de France, la Mecque du Savoir on enseigne la civilisation grecque, ensuite la civilisation de décalcomanie qu’est la Romaine, ensuite l’histoire religieuse du continent européen, l’Iran c’est à dire la Perse est ignorée.

    Une civilisation mille fois plus en avance qui pendant plusieurs siècles a donné à cultiver l’humanité.

     

    Et ensuite il y a eu croisement de réflexions et autre intervention, le débat fut intéressant et fort passionnant. Il est dur de résumer l’échange mais il fut source de questionnement et de réflexions.

     

    En Amérique, c’est pire l’histoire est anglaise, donc une histoire construite sur un empire construit et volé aux autres.

    L’Iran pays de pétrole a intéressé l’Amérique très tôt en installant une monarchie à la botte de Washington, puis en bombardant un vieillard d’apparence sénile Khomeiny qui se révéla moins pragmatique que prévu.

     

    Les Américains se trompant chaque fois sur les alliés qu’ils se choisissent ou alors la duplicité des Américains, finalement l’un et l’autre, naïveté et affairisme allant de concert.

     

    L’analyse se scinda en deux camps de pensées différentes, une partie convaincue (à juste titre) de la responsabilité des Américains et celle de l’irresponsabilité européenne (à juste titre) d’autant plus que celle – ci aveuglée par l’ineffable Giscard d’Estaing, marionnette américaine qui lui-même s’est servilement rangé du côté du vieillard de Neauphle le Château, Khomeiny pour renverser le Chah et ce fut le début de la première théocratie – dictature du monde.

     

    Nous nous sommes tous séparés en nous souhaitant une bonne paix pour l’année à venir, vœux pieux.

Analyse du 8 novembre 2022

Pour commencer une petite approche livresque…


Celle de l’Oiselier, un petit livre de Daniel de Roulet qui arbore en un ouvrage sorti aux Éditions la Baconnière une plume critique sur la Confédération Helvétique et la création du Canton du Jura.

Tout d’abord l’approche livresque du sujet par son écriture toujours blanche sans tentative de fioritures de belles phrases il décrit les débuts de l’histoire jurassienne née aussi de la violence des Béliers.
Daniel de Roulet par cet ouvrage l’Oiselier inscrit son ouvrage dans une fiction inscrite dans son temps, très distinct de la fameuse fiction intimiste qui a fait la richesse de notre littérature, il précise même que si la Suisse se proclame sans histoire, elle ne peut être en dehors de l’Histoire, de ses violence, de ses secrets.

Anthony Burlaud, Directeur en science politique, conclue son billet en disant que Daniel de Roulet expose, suggère ne conclut pas, et le lecteur sort du livre convaincu que la Suisse n’est pas un pays au-dessus de tout soupçon.

En Suisse, il y a des perturbateurs est le titre de l’article et ils ont nom Rousseau, Ziegler, Frisch, Durrenmatt, mais aussi Niklaus Meienberg que justement Daniel de Roulet met en scène dans son ouvrage, un livre que je vous recommande…

Je crois que certains dans l’assistance l’ont déjà lu, les avis sont partagés… l’un se déclare un peu déçu, on n’apprend rien que l’on ne sache déjà, un autre répond que c’est une trace livresque car souvent le livre répand mieux la mémoire.

Donc traditionnellement je commente l’illustration de l’article soumis à̀ notre analyse…

Mais je prends la liberté de vous citer un plus un poème de Valery Larbaud (1881 – 1957) qui dernièrement est tombé en lecture à mes yeux poétiquement sollicité Valery Laurbaud écrivait des poèmes sous le pseudonyme de Barnabooth, personnage imaginaire.

Le poème est titré : « images, et l’actualité aidant une sorte de lecture subliminale s’impose à la lecture de ce poème »

Un jour, à Kharkow dans un quartier populaire
(O cette Russie méridionale., où toutes les femmes avec leur châle blanc sur la tête ont des airs de Madame)
Je vis une jeune femme revenir de la fontaine portant, à la mode là-bas,
comme du temps d’Ovide
Deux seaux suspendus aux extrémités d’un bois
En équilibre sur le cou et les épaules
Et je vis un enfant en haillons s’approcher d’elle et lui parler
Alors inclinant aimablement son corps à droite
Elle fit en sorte que le seau plein d’eau pute touchât le pavé
Au niveau des lèvres de l’enfant qui s’était mis à̀ genoux pour boire.

A l’époque Kharkow était russe et la capitale de la République Socialiste d’Ukraine et par rapport à̀ ce qui se passe là-bas ce poème titré Images… d’autres images plus contemporaines s’y chevauchent et le prix de l’eau est aussi liquide important en argent. Les poètes ont quelquefois des intuitions.

DIANA MACHULINA l’iconographie illustratrice de l’article.

Le hasard de l’œuvre servant d’illustration à l’article en question ce soir est signé de Diana Machulina, or cette artiste ukrainienne, mais vivant et travaillant à̀ Moscou a exposé à Genève à la Maison du patrimoine industriels et des arts graphiques appelé́ aussi Écomusée Voltaire, musée se trouvant à la rue du Vuache.

Et cette exposition je l’ai vue et ainsi fait connaissance avec l’œuvre de cette artiste. Une artiste qui fait partie de la jeune génération d’artistes contemporains.
C’est une artiste contemporaine qui fait une carrière internationale Moscou bien sûr – Paris – Genève – Monaco.

Trois villes aussi en complicité́ oligarchique avec la Russie.
Elle dit qu’elle est convaincue en toute honnêteté́ que l’Art moderne doit être lié avec la politique, son œuvre Adieu aux Armes datée de 2009 en est l’illustration.
Elle aime explorer les mythes anciens en les revisitant les Petites Bricoles de Pandore – l’Éloge de la Folie si chère à̀ Érasme de Rotterdam, le premier best -seller de l’histoire de l’humanité́… une folie si pleine de crispations.

En ce qui concerne l’ouvre iconographique illustrant l’article : on y voit deux hommes se bataillant avec une chaise, la chaise objet symbolique de dialogue peut devenir une arme… et comme l’artiste le traduit dans la plupart de ses œuvres elle mélange la représentation d’objets quotidiens détournés de leur action qui peut être susceptibles d’être un objet terroriste avec en arriéré fond ou juxtaposition des encarts publicitaires qui représente une valeur financière ajoutée, sortes d’illustrations d’iconographie contemporaines.

Ici, ce combat symbolique de chaises s’éclaire d’une autre lecture … au vu de l’article un combat de chaises musicales dont la gamme est financière, quand il y a de l’économie en question on discute ou alors c’est alors le prétexte de guerre…
La guerre en Ukraine serait elle aussi et avant toute économique… Une interrogation à débattre.

Comme toujours la mise en page du MD est réfléchie.
Juste un rappel évident mais nécessaire… je comprends qu’il y a un objet de répulsion par rapport ce qui se passe en Ukraine et que le ressenti est important… mais évitons de sortir du thème.

Un bref résumé́ de l’article
Tout d’abord la phrase cible, elle est dans le titre
: « Ukraine et ses faux amis et en sous-titre Derrière la guerre, les affairés ».

Un article de Pierre Rimbert qui met le doigt sur un fait évident, la guerre a aussi un but caché… bien sûr ramener dans la Sainte Russie des territoires stratégiques du Donbass et la Crimée, est l’un des buts de Poutine un pays qui s’oublie aussi d’exister économiquement dans le giron russe au profit d’une Union Européenne pas si angélique que ça voulant amener et emmener l’Ukraine dans l’architecture de la fameuse Mondialisation, voilà en une brève phrase la justification de cet article.

J’isole une phrase qui en dit long… les cris d’amour européens lancés depuis l’invasion russe à ce pays frère qu’est l’Ukraine qui défend ses valeurs apparaissent un peu hypocrites…

… Bruxelles met Kiev en demeure de dérussifier son économie.

Donc de cet article démontre que l’invasion Russe n’est pas que territoriale mais surtout économique, aux frontières de la Russie il y a encerclement économique et cela la Russie ne peut le supporter.
Un bal masqué pour un concert d’hypocrisie où les partenaires dansent une valse économique.

Vos commentaires…
Je ne suis pas là pour vous imposer un point de vue.

Pierre Rimbert a-t – il raison dans son analyse.

Il est dit également dans l’article que… Bruxelles organise les délocalisions entre ami avec un motif toujours identique à sa porte, une sorte de petite chine pour alimenter ses fleurons industriels en bras et nouveaux marchés.

L’insistance de Bruxelles à légaliser le travail détaché́ au milieu des années 2000’… seuls prévaudraient désormais les règles fixées par l’employeur…

Bruxelles se considère plutôt comme un employeur… avec le pays en voie de collaboration économique… l’économie du marché́

… Voyez et souvenez-vous de la Grèce ! A vous la parole…

Après un débat assez bien réparti au niveau de l’échange où ont été débités plusieurs évidences et contradictions sur le conflit Ukraine-Russie :

  • sur les multinationales qui imposent leurs vision,
  • sur l’importance ou l’Absolutisme de l’impuissance de l’ONU,
  • sur la polarisation des médias qui détruit la crédibilité́ par rapport à tout ce qui a été distillé au niveau de l’information,
  • sur la décolonisation économique comme intention godille,
  • sur l’Europe qui n’existe plus ou n’a jamais existé,
  • sur la méfiance des jeunes pour la chose écrites,
  • sur les ONG manipulés, enfin certaines,
  • sur la Turquie qui a une conscience d’empathie économique,
  • sur la Vérité c’est que la vérité n’est pas que dans un seul camp.

Une chose et quand même apparue sur la base de l’article de Pierre Rimbert c’est que ce qui est dénoncé par celui-ci, aucun autre média ne l’a abordé et c’est tout à son honneur.

Une intervenante prône le travail immense effectué par l’ONU pourtant perçu négativement par un auditoire sceptique sur l’impuissance par cet organisme à exister comme organe entre les belligérants.

Un intervenant s’est montré très critique sur les journaux tous inféodés selon lui et privilégiant les informations véhiculées par les internautes qui est la vraie parole des citoyens. D’autres méfiants plutôt de cette escalade à tout crin.

Un autre intervenant porte à la connaissance des intervenants l’organe de presse numérique Suisse : Republik d’expression allemande à lire et à écouter et sans publicité, un organe de presse avec pour objectif un journalisme qui rend les idées plus claires dans son action et ses écrits.

AUTEURS ET LIVRES RECOMMANDES

  1. André Gorz, philosophe avec une vision très pessimiste.
  2. Andreï Kourkov, Les abeilles sauvages un humour décapant qui compte le conflit dans le Donbass à travers deux ennemis d’enfance qui deviennent pour faire vivre leur petit village deux amis de belle habitude et d’inquiétude, un livre qui compte l’absurdité́ de la guerre.

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