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Analyse du 11 avril 2023

Le livre du mois : Le Renard d’en haut et le Renard d’en bas de José Maria Arguedas, auteur péruvien, ouvrage sorti aux Éditions Grevis, (Petite maison associative basée à Caen) ouvrage préfacé par Jean-Marie Gustave Le Clézio.

C’est un livre qui s’inscrit dans la logique des livres du Monde et qu’ici sur notre site et en lecture nous privilégions. Et de plus le MD en parle.

 

Il décrit un Pérou à l’aube du XXème siècle, le petit port de Chimbote en plein développement grâce surtout à la transformation et l’exportation de la farine d’anchois.

Le récit est parsemé de différents personnages tous pittoresque les uns des autres, des tranches de vie sur pattes, une population interlope issue des Barriandas (bidonvilles), tous plus ou moins bariolés de sentiments contradictoires, souffrant de douleurs, fraternisant ou s’ignorant, s’abrutissant de travail, d’étreintes plus ou moins clandestines et d’alcool, des personnages catastrophés par la cruauté du capitalisme, ce qui fait dire à l’un des personnages lucide entre deux verres d’alcool.

 

Tous nos hommes qui s’affrontent ici à Chimbote portent des siècles sur leurs têtes, ils sont les continuateurs très sui generis d’une bataille qui a surgi depuis que la civilisation existe …

 

… Oui, bien sûr, mais quand notre auteur fait dire naïvement civilisation, il faut lire et dire en douce confidentialité civilisation colonisatrice.

 

José Maria Arguedas (1911 – 1969) est un écrivain majeur de la littérature sud-américaine, ses deux précédents ouvrages sont sortis aux Éditions Gallimard Les Fleuves profonds et Tous sang mêlés sont les plus connus de son œuvre ; Arguedas était également poète, anthropologue et éthologue.

 

Ce livre inédit en France est un livre posthume. Rosana Orihuela la traductrice a fait et refait un travail d’investisseuse de la langue particulière de Arguedas en essayant de respecter les langues du Pérou bousculées par le castillan métissé de quechua, d’argot et d’espagnol policé jusqu’à la distinction et mélangé avec du yankee de base, si bien que le préfacier Le Clézio, puriste de la langue française relève la pertinence de la traductrice de voir une syntaxe bousculée, de la conjugaison malmenée et autre prononciation approximative des protagonistes mais qu’ici témoignent du tragique et de la violence de cette société.

 

Un récit qui s’approche du chaudron bouillant d’une société péruvienne en attente de son heure d’exister.

A noter que la construction, du récit est entrecoupé à chaque chapitre du propre journal de l’auteur, une construction témoignage du complexe édifice de la création littéraire et du cheminement d’une pensée face a la cruauté du capitalisme

La fin du récit est ponctuée dans le journal de l’auteur qui annonce aux lecteurs son suicide prochain, suicide qu’il réalisa en 1969.

 

 

L’illusion du nationalisme européen

De l’économie à la religion un article de Frédéric Lebaron

 

Tout d’abord L’iconographie de l’article

Fausse image double de Goran Djurovic, artiste serbe résidant à Paris fait illustration complice de l’article

 

La même image dupliquée une fois à l’endroit, une fois à l’envers comme une couture invisible avec humour.

Une fois un regard vers l’Est, l’autre un regard vers l’Ouest personnifie vraiment l’illusion d’une Europe – Nation, une sorte de duplication réversible qui égrènerait la douce mélopée du nationalisme européen

 

L’article en question :

 

Les deux intertitres de l’article donnent une curieuse caisse résonnante Jardin d’Eden et puis Résistances, qualifier le foyer des deux guerres mondiales de berceau du nazisme et du fascisme et depuis le XVIème siècle de celui de la colonisation, de l’impérialiste, l’Europe a dû se reconstruire pour réparer la désastreuse image véhiculée.

 

Joseph Borell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, vice-président de la Commission Européenne me dit-il pas :

 

Nous avons construit un jardin qui réunit liberté politique, par opacité économique et cohésion sociale, le reste du monde c’est la jungle.

 

Or, la jungle raisonne autrement, elle voit que tout cela n’apparaît que comme une mission civilisatrice à l’européenne, c’est à dire déguisée .. et surtout prônant la dépendance économique , militaire, stratégique, même idéologique de l’Afrique vis à vis de l’Europe.

 

Que tout cela semble une vulgaire décalcomanie américaine et comble des combles la Russie et la Chine apparaissent comme les garants de la liberté des peuples africains et fausse la perception du Jardin d’Eden Européen.

Une posture qui cache mal une vassalisation de l’Europe à l’égard des États Unis et une colonisation larvaire de la Russie et de la Chine, la naïveté des élites africaines s’aveuglant une fois de plus ; avant de dénoncer les blancs esclavagistes, ils en ont été les fournisseurs, et l’Afrique continue à être pourvoyeuses aveugles de l’hégémonie russo-chinoise.

Il est quelquefois difficile d’être lucide

Voilà brièvement résumé la teneur de l’article.

 

 

 

Pour l’article de la dernière demi-heure

L’Espagne, une monarchie zombie

Un article de Pablo Castanon illustré par un artiste de renom : Francisco de Goya.

 

L’iconographie

Une œuvre titrée (ni plus, ni moins) Les Caprices qui démontre la verve caustique de cet artiste à la facture très contemporaine et montre et démontre également la causticité du Département de documentation du Monde Diplomatique.

 

Un singe croquant un âne et tout est dit, le créateur peintre fait grimace de son talent, et l’âne fait grimace au portrait d’une duègne à peine ébauché, tout est grimace existentielle, comme l’ait et a été l’apparence du règne de Juan Carlos et celle du fils Felipe, une autre grimace.

 

Quant à Francisco de Goya, il serait outrecuidant de le présenter il est Goya, mais rarement présenté de la particule de Goya, mais au royaume des peintres, sa particule n’est pas usurpée.

 

 

L’article en question

 

On y apprend, tout au moins par le teneur de l’article que le titre cité en référence l’Espagne, une monarchie zombie fait renvoi à un mot du politologue Pablo Simon qui disait que cette monarchie était zombie, toujours debout en tant qu’institution, mais sans vie en termes de soutien populaire.

 

Remontons dans le passé, après l’avènement de la royauté voulue par Franco pour lui succéder, il y aurait une vérité sur le 23 février 1981 (vérité que l’on ne sera peut-être jamais), cette fameuse date du 23 février est celle du coup d’État avorté. Selon la version officielle, le Roi aurait déjoué un coup d’État en désavouant les chefs de la rébellion.

 

Il est dit dans l’article que si le Roi condamna avec fermeté cette tentative de putsch – c’est quand même plus de 6 heures après – nul ne sait si le Roi l’a fait par conviction affirmée ou parce que l’opération s’embranchait moins bien que prévu, le Roi, – dit-on – n’eut alors que le fait de plaquer son image de monarque en se rangeant du côté de la jeune démocratie espagnole entretenant ainsi une image plus positive de monarque héritier de Franco, mais restaurateur de la démocratie, or, la vérité serait tout autre, Juan Carlos oscillant entre deux attitudes et ne sachant quoi décider, il retomba avec justesse du côté de l’image positive.

 

Mais hélas Juan Carlos de Bourbon ne sut cultiver cette image positive et délita cette belle apparence par les multiples frasques de la Maison Royale, les dépenses somptuaires de la sœur du Roi et de son mari, le beau-frère du Roi, son goût pour l’argent, ses amours clandestines, ses amitiés intéressées avec les souverains du golfe, ses safaris de luxe tous frais payés au Botswana, ainsi tout cela contribua à écorner l’image positive d’un souverain proche du peuple… un leurre.

 

En 2013, devant son impopularité de plus en plus croissante, Juan Carlos décida sous la pression populaire d’abdiquer en faveur de son fils Felipe afin d’essayer de sauvegarder la couronne et plaçant la Maison Royale dans une situation inconfortable et menaçant pour la monarchie, obligeant même Felipe VI jusqu’à privé son père de son allocation d’ancien chef d’État.

Mais l’amour du peuple espagnol pour son nouveau Roi n’est pas au rendez-vous.

 

Voilà très brièvement résumé la teneur de l’article

L’échange qui s’en suivit fut de qualité… extrayons quelques réflexions glanées ici et là… Tout d’abord les deux articles furent jugés un peu creux… puis la notion d’espace européen historiquement parlant furent développées.

 

Première évocation avec Charlemagne, qui veut construire une Europe Chrétienne Catholique.

Ensuite Charles Quint qui veut lutter sur la mainmise des Hasbourgs.

Puis le Nazisme qui veut s’étendre sur toute l’Europe via Hitler.

 

Dans l’analyse proposée, il a été oublié dans la liste des unificateurs imposés… Napoléon

 

L’Histoire retiendra peut-être l’Ukraine pays européen envahie par la Russie, mais Poutine fait plutôt la guerre à l’Otan.

 

L’Europe a été voulue pour une paix concorde entre les peuples, ce sont plutôt des travaux de réglementation qui en appauvrit le souffle… l’Europe va s’effondrer. Le nationalisme européen est un argument marketing face au contre poids de l’économie. On n’a pas le choix…

 

Poutine fait la guerre à l’Otan par l’intermédiaire de l’Ukraine, il souhaitait que l’Europe s’effondre

Analyse du 14 mars 2023

Visages connus et reconnus

Soyez les bienvenus

 

 

Tout d’abord, traditionnellement j’évoque « Le livre du Mois » : Le titre Stern 111 de Lutz Seiler, auteur allemand. Éditions Verdier

Une évocation de la vie de ceux qui ont fui une Allemagne pour retrouver une autre Allemagne, celle de l’autre côté du Mur de Berlin.

L’histoire poignante de l’émancipation d’un pays à reconstruire.

 

Le titre Stern 111 fait référence à une marque de radio qui au même titre que la fameuse Trabant pour la voiture emblématique de la RDA, Stern 111 était la radio-portative déterminante de sa domination médiatique qui trônait sur la table à repas dans tous les ménages est – allemand, un objet iconique des années 1960, l’équivalent du Teppaz français

 

La destruction du Mur se révéla très tôt autre, ce qui n’était plus, bien sûr c’était un nouvel espace de liberté, mais cela fut aussi une difficulté d’appréhender la transition, la lente métamorphose, apprendre à se débarrasser de toutes les scories liées à l’ancien pouvoir et ce ne fut pas évident.

 

Quand on a été Allemand démocrate de l’Est, c’est dur d’être démocrate de l’Ouest, la notion n’étant pas la même.

Stern 111 est en quelque sorte l’appareil-objet qui donne la parole tout d’abord à Walter Ulbricht, puis celle ensuite de Erich Honecker, l’appareil qui donne lien, le tour de force littéraire c’est seulement vers la fin de l’ouvrage que le nom de cet appareil magique est livré aux lecteurs : Stern 111

Finalement une connotation de belle connivence : une étoile à la table des repas démocrates de la RDA

 

Stern 111 est-il une réponse au journal Stern de l’ouest, chaque étoile brille selon son rayonnement. ? C’est une interrogation de lecteur, rien n’est dit dans l’ouvrage.

 

Le couple protagoniste de la petite Histoire face à la Grande Histoire qui se reconstruit, la famille des Bischoff, Monsieur et Madame décident d’envoyer un télégramme à leur fils Carl âgé de 26 ans afin de lui demander pendant qu’eux quittent l’Allemagne de hier pour épouser l’Allemagne d’aujourd’hui et avant que la frontière ne se referme à nouveau, ils lui demandent de revenir à la maison pour être le gardien de leur appartement et de veiller sur leur voiture , non pas une vulgaire Trabant, mais une sidérante Shigoli produite en URSS. Les uns partent dans un sens, l’autre va dans un autre sens, c’est la migration des uns et des autres.

 

Mais le jeune Carl seul dans sa maison s’ennuie, il a bien trouvé dans la cave une belle réserve de cidre, mais il s’emmerde et à bord de sa Shigoli il va se diriger vers Berlin-Est pour découvrir la ville d’avant lui qui vient de la campagne.

 

Et s’en suit la suite burlesque, grotesque d’un voyage au ridicule de la RDA se décomposant, avec une respiration de temps à autre d’un échange de lettres avec les parents qui de leur nouvelle Allemagne rêvée se sont exilés aux États-Unis par fidélité disent-ils au rockeur Bill Halley qu’ils avaient bien connus avant que se construise le mur, le rock a une autre architecture de sons et de transformation d’une musique point couvre-feu mais de protocole différent. Il découvre un espace où la poésie de la liberté retrouvée est vite rattrapée par l’Union monétaire entre les deux Allemagne et les affaires reprennent et la poésie fout le camp, des poètes – fantômes errent dans une nouvelle Allemagne

 

Un livre dense 570 pages, la problématique de l’ouvrage non résolue : rester sur place et construire un nouveau monde fraternel ou tout laisser derrière soi et partir.

Un livre à lire…et que je vous recommande si vous êtes passionné de littérature du monde, le livre charnière de la carnification allemande. Lutz Seiler est un romancier.

 

 

Maintenant l’iconographie de l’article sur le Vatican et les réflexions que l’article soumis à notre analyse.

 

Une œuvre de l’artiste Joaquim Reyes Urrutia titrée… entre quelques nuages… Urrutia est né en 1984, c’est un artiste chilien… l’expression être entre quelques nuages est une expression typiquement chilienne équivalent à l’expression gauloise du cul entre deux chaises… on voit effectivement sur l’illustration deux fauteuils autour d’un guéridon qui attendent des conciliabules dans une atmosphère vaporeuse

 

Le pape contre les croisades occidentales

 

Entre deux chaises ou entre deux nuages, le dénommé François résidant au Vatican est requis de s’élever contre les croisades occidentales désignant la Russie comme l’agresseur, certains pays africains, latino-américains voire asiatiques ont une autre interprétation liée surtout à leur passé colonial, François a en effet le cul entre deux chaises comme on le dit trivialement dans la culture française, dans la culture sud-américaine et plus particulièrement chilienne coincé entre deux nuages-

 

En effet, François a l’air d’être vraiment assis entre deux nuages… ménager la chèvre et le chou.

 

L’article fait un sort à la porte ouverte, au dialogue qui a toujours été le fait, nous dit l’auteur de l’article citant des racines de tradition remontant au XIXème siècle, – vous remarquerez en passant qu’il cite un siècle proche du XXème siècle et sans vouloir être trop inexact le pape en exercice sous la Deuxième Guerre Mondiale n’a pas particulièrement été très disert, le représentant de Dieu a brillé par son absence dans le génocide nazi envers les juifs et autres tziganes, ce n’était qu’une parenthèse, certains diront que j’ai tort… qu’il a beaucoup fait.

 

Fort de ce principe, l’auteur de l’article Timothée de Rauglaudre, journaliste indépendant d’investigation spécialiste des questions religieuses et sociales, coréalisateur d’un documentaire diffusé sur Arte en 2019 Homothérapie conversion forcée ( j’en parle parce que je l’ai programmé lors de sa diffusion à ma vision par curiosité ) ce documentaire évoquant la souffrance de certains homosexuels – femmes ou hommes – invitées ou forcées à se convertir à l’hétérosexualité ou alors l’abstinence, documentaire fort intéressant au demeurant .

Timothée de Rauglaudre lui – ce qui n’a aucun rapport – s’est converti au catholicisme.

 

Donc le journaliste, dans son article, évoque Jean XXIII et le conflit du Cuba et le duo un pas en avant, un autre en arrière de Kroutchev et Kennedy, les deux K comme nommés à l’époque, avec comme Maître de danse Fidel Castro.

Jean Paul II anti-communiste viscéral faisant ami-ami avec Ronald Reagan mais s’insurgeant quand celui-ci fait sa guerre-guerre en Lybie en bombardant le pays.

Benoit XVI qui a été benoîtement absent sur la scène internationale, un confort point inconfortable.

François le premier qui n’a pas de numéro lui s’essaye à être présent en

porte–voix des pays d’Amérique Latine, et adepte de la Théologie de la Libération,terme pudique qui veut dire plus de justice sociale et moins de théologie, mais on voit bien que cette approche prudente ne satisfait pas les moins conservateurs du Vatican au plus progressistes, aucuns n’y trouvant son compte, voir même l’agacement des chancelleries occidentales, voyant avec méfiance les prises de position du Pape chef de l’Église Catholique ménageant une fois de plus les nuages…

 

Un article finalement rédigé… entre deux nuages pour être poli… pesant le pour et le contre et qui philosophiquement bien que François ayant fait philosophie dans son pays d’origine reste une philosophie elle aussi entre deux nuages.

Faut-il un retour à un pacifisme foncier moralement admissible, plaider pour l’abolition des armes nucléaires ou être en va-t’en guerre au nom de l’injustice, une croisade admissible

François un médiateur ? Avec un point d’interrogation, bien sûr.

Rendons à François au premier jour de l’invasion des troupes russes en Ukraine crédit de s’être rendu lui-même auprès de l’ambassadeur de Russie au Vatican pour demander audience à Poutine, audience que celui-ci n’a pas accordé. François a dû changer de prénom en se trouvant Gros-Jean comme devant.

Puis François toujours en deux nuages… ménageant l’église Ukrainienne et l’Église Russe au nom de l’œcuménisme de bonne compréhension et ménageant aussi les pays africains encore enclins à écouter la voix papable et être susceptibles à être christianisés.

 

Le pape contre les croisades occidentales (suite)

Un éclairage de Carlo Baumgartner

 

Il me semble d’une manière générale que le pacifisme est depuis une année en perte de vitesse.

Pourtant, il est évidemment intéressant de savoir ce qu’un représentant du monde spirituel peut dire à propos d’une guerre actuelle dans un monde de consommateurs. Il est vrai que François est un pape plutôt progressiste : il s’est opposé aux colonels argentins et il adhérait du moins à la théorie de la libération, tous les papes ne sont et de loin pas progressistes.

 

La position du pape est en tout cas difficile : essayer d’être neutre ou pacifiste en se référant implicitement aux évangiles pour revenir en fait à laisser Poutine détruite l’Ukraine. François a d’ailleurs aussi essuyé de violentes critiques à ce sujet.

 

Sa position est parfois contradictoire, mais elle est plus subtile qu’il n’y paraît à première vue, selon l’article de Timothée de Rauglaudre. Et le problème du pacifisme est d’une grande complexité.

 

D’une part, le pape prend une position très critique à l’égard de Poutine.

Il est pacifiste lorsqu’il qualifie la guerre de Poutine d’injuste, d’inacceptable, de barbare, d’insensée, de répugnante, de sacrilège.

 

Il a également des mots des plus violents, lorsqu’il compare l’agression de Poutine à l’Holodomore (Cette famine qui a causé la mort de centaines de millions d’Ukrainiens du temps de Staline et à l’opération Reinhard : le massacre d’innombrables juifs en Pologne perpétré par les Nazis).

 

Il est aussi très critique lorsqu’il traite son collègue orthodoxe Kirill de « clerc de l’état » et « d’enfant de cœur de Poutine », étant donné que Kirill bénit la guerre en Ukraine (Kirill patriarche de Moscou et de toutes les Russies).

 

Il est encore pacifiste lorsqu’il déclare : nous devons tout faire pour que la guerre s’arrête.

 

Au début de la guerre, il demande d’ailleurs une audience à Poutine pour implorer celui-ci d’interrompre son intervention militaire (mais, comme on pouvait s’y attendre, Poutine ne donne aucune suite à la demande du Pape)

 

Cependant, sa critique englobe aussi l’occident : les « aboiements de l’OTAN aux portes de la Russie », les va-t-en-guerre du monde occidental. Lire, entre autres, l’article publié en mars par le Monde Diplomatique sur le rôle de la presse à ce sujet. François condamne bien justement le pouvoir économico-technocratico-militaire par lequel « les puissants » de ce monde dominent les peuples, même en leur imposant des guerres.

 

Il a bien sûr raison quand il demande ce qu’on peut faire à cet égard lorsque l’ONU n’a pratiquement aucune efficacité et qu’il n’y a aucune institution dans ce monde civilisé capable d’intervenir pour empêcher ou faire cesser une guerre. Et pourtant se taire n’est pas une solution.

 

Mais j’aimerais faire une dernière remarque un peu moins pessimiste, en me référant à l’épisode de la Croix à Pâques : une famille russe et une famille ukrainienne portant ensemble le Crucifix. Les Ukrainiens évidemment sont scandalisés que François ne fasse pas la différence entre agresseur et victime.

 

Et pourtant pourquoi deux familles quelconques ne seraient-elles pas sensées porter ensemble le crucifix dans le cadre d’une communion chrétienne ?

Pourquoi devraient-elles se détester mutuellement parce que Poutine déteste en fait l’Ukrainien dans le but de réaliser ses funestes buts. Par exemple.

Tous les autres puissants de ce monde ne se moquent-ils pas également des populations pour ne défendre que leurs propres intérêts ?

Pourquoi dès lors les peuples ne devraient-ils pas résonateur démocratiquement ces problèmes eux-mêmes ?

 

Je pense que si une solution devait être trouvée à la solution de ce gente de conflits. Elle ne pourrait l’être que si le peuple avait une bonne éducation et une maturité politique suffisante. Voilà ma confidence rousseauiste !

 

A ce sujet, un exemple me traverse l’esprit : lorsque les armées américaines massacraient pendant des années les Vietnamiens, une partie du peuple des États-Unis, notamment les jeunes, s’est révoltée en refusant de servir la classe dominante américaine, en s’exilant par exemple, ce qui a contribué à mette fin plus rapidement à cette guerre. Oui, le peuple a le droit de désavouer son gouvernement !

Ce ne sont pas les Iraniennes qui me contrediront !

 

Les deux éclairages ont suscité des enrichissements de part et d’autre et l’un de nos intervenants a orienté le débat vers les propos de Daniel Ortega, Président du Nicaragua sur le Pape, signalant les propos suivants :

 

Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique afin que le pape soit également élu par un vote direct du peuple pour que ce soit le peuple qui décide et non la Mafia qui est organisée là-bas au Vatican… propos louable et intéressant et voici son développement par de nos participants.

 

Cela a causé un retournement inattendu chez le peuple qui n’avait parlé qu’en termes vagues, une fois, de sa préoccupation par la situation au Nicaragua et n’avait pas encore élevé la voir après la détention dans son domicile de l’évêque Alvarez de Matagelpa l’été dernier.

 

C’est ce qu’il a fallu pour qu’il change d’attitude et de ton lorsque la même évêque a refusé de se faire déporter avec 222 autres prisonniers politiques et a alors été enfermés dans des conditions affligeantes puis condamné à la hâte à 20 ans de prison pour trahison.

 

A la surprise du monde entier, après deux semaines, le pape a accordé un interview à un journaliste du Tessin où il a qualifié le président Ortega de « déséquilibré » et compare à sa dictature avec, celle de la révolution communiste née en 1917 et celle des années 1930 avec Hitler et le nazisme.

 

Pour la dernière demi-heure, nous y voilà

 

ISRAEL, LE COUP D’ETAT IDENTITAIRE

 

Tout d’abord une brève évocation de l’iconographie du deuxième article.

 

Pour la dernière demi – heure, je ferais une analyse de l’iconographie et un bref résumé de l’article sur Israël, au fond comme le Vatican une affaire de religion, la foi ici ayant figuration aussi de territoire.

 

Une photo montage signée de Larissa Sansour Nation Estate 2012 que l’on peut traduire par : Domaine national mondialement connue et exposée dans maints musées du monde.

Photo extraite d’une vidéo d’une artiste palestinienne – première approche… pour illustrer l’article sur Israël, la rédaction a choisi un artiste palestinien, intéressant.

L’illustration est ciblée et sert avec justesse le propos éditorial de l’article.

Larissa Sansour née à Jérusalem, vit à Londres, son travail consiste sur la mémoire et l’identité nationale, celle du peuple palestinien

Dans Nation Estate, elle imagine un pays où le peuple palestinien est logé dans un unique gratte – ciel et où différents objets de la vie palestinienne sont considérés comme reliques d’un temps passé.

 

Elle dit… Si nation veut dire communauté imaginée comment imaginer une face à un projet de déplacement forcé de morcellement qui sacrifie tous les repères de la mémoire et surtout le territoire sur lequel l’imagination se fonde

C’est tout dire…c’est clair… tout est dit.

 

Article de Charles Enderlin, ancien correspondant de la Radio Suisse Romande dans les années 60-70

 

Benyamin Netayahou est de nouveau au pouvoir, mais cette fois avec une coalition de 64 députés (la Knesset comprend 100 députés) fait de nationalistes, d’ultra-orthodoxes et de messianiques, grâce à cet hétéro-acclimations hybrides, le sus dit Benyamin peut enfin, réaliser son rêve démocratique : Instaurer en Israël un nouveau régime basé sur un nationalisme juif, autoritaire, religieux en rupture avec la démocratie prônée par les pères fondateurs tel que Ben Gourion

Ce qui justifie le titre de l’article : Israël, le coup d’État identitaire.

 

Un sous-titre explicite un peu mieux le propos :

Définition stricte de la judéité… en distribuant à chaque représentant de parti d’extrême droite des renoncements démocratiques, par exemple l’enseignement public religieux était jusqu’à présent même en Israël – apolitique – l’instauration d’une agence de promotion de l’identité nationale juive…enfin pour résumer un chamboulement complet des institutions du pays.

 

L’accord primordial, c’est de réduire à la stricte application de la loi religieuse… la définition de la judéité et la loi du retour en terre d’Israël serait aussi d’interdire la venue d’immigrants considérés comme insuffisamment juif, enfin tout à l’avenant.

 

Le parti Kach, petit parti qualifié d’extrémiste, jugé raciste et interdit en Israël en 1994 est rétabli dans son intégrité démocratique et est maintenant tributaire d’un ministère important, celui de la Sécurité Nationale. On croit rêver.

Et malgré plus de trente mille signatures d’israéliens convaincus du contraire, Netanyahou, premier ministre à la Knesset a déclaré que pour lui à ses yeux, seul, comptait la majorité qui lui a été donnée par les électeurs le 1er novembre 2022… C’est aussi cela la démocratie.

 

Une erreur de la Démocratie… ce qui pose, philosophiquement parlant, une question : la démocratie est-elle source de nocivité ou pas ?

La Démocratie peut-elle engranger des erreurs de parcours… La démocratie est-elle pire qu’un État étatisé dans sa plénitude dictatoriale.

Voilà brièvement résumé l’article

 

ISRAEL, LE COUP D’ETAT IDENTITAIRE (suite)

 

Un éclairage de Carlo Baumgartner,

 

Dans le titre, le terme identitaire s’entend dans toute son horreur

 

Être identique aux autres membres de son clan, de sa notion, de sa religion, de son ethnie, en excluant, en opprimant toutes les autres minorités, voilà un aspect central du fascisme, voilà la cause de tant de drames, de meurtres, d’humiliations, de misères dans le monde.

 

J’ai vécu cette réalité répugnante lors de mon séjour en Palestine, il y a environ 4 ans. Les Israéliens oppriment les Arabes, mais aussi les Chrétiens et les autres minorités, en les privant d’une liberté élémentaire, en les humiliant au quotidien, en les emprisonnant arbitrairement, si possible dans le désert, en les isolant du monde, en détruisant leurs maisons, en les dérobant, en les contrôlant dans toutes leurs activités, inclus leurs importations et leurs exportations, en privant la jeunesse d’avenir, en tuant un nombre considérable d’être humains, inclus des enfants.

 

Et dire que le gouvernement actuel veut durcir sa politique fasciste d’une manière extrême, veut abolir de fait la démocratie, créer un état exclusivement juif, en supprimant la perspective d’une solution à deux états, en ignorant toutes les autres minorités.

 

Je suis un peu consolé de voir qu’une partie importante des Juifs israéliens combattent activement cette évolution et j’espère que leur combat aboutira à un retournement de la situation politique.

 

Le débat qui s’en suivit ne fut pas houleux comme je m’y attendais, plutôt favorable à nos deux analyses, trouvant même qu’il était assez symptomatique par désir de vouloir à tout prix exister comme entité juive, de se rendre compte que les victimes de hier deviennent même sans s’en l’appréhender les bourreaux d’aujourd’hui et une partie d’Israël ne se rend même pas compte que les plus virulents sont les juifs de l’Est de l’Europe : les Ashkénazes contrairement aux Séfarades natifs plus ouverts par raisonnement et par instruction, ce qui devrait interpellé les natifs, l’instruction le nerf de tout pays.

Être contre le gouvernement actuel n’est pas être contre Israël, il est utile de le préciser, pour éventuellement dissiper toute ambiguïté.

 

 

Juste un coup de chapeau en passant (pourquoi pas)

 

Hors contexte mais non hors philosophie, le site philo recommande une émission de la TV Suisse Romande1, HELVETICA diffusée chaque samedi après-midi juste après le journal de 12 h 45 animée en alternance avec Elisabeth Logean et Philippe Revaz, ce samedi 18 mars l’invité était l’écrivain italo-suisse Giuliano da Empoli auteur du Mage de Moscou, une émission, en tout point de vue, remarquable par la finesse de l’invité et des questions de l’intervieweur.

Ne loupez pas cette émission chaque samedi après-midi juste derrière la case téléjournal. (Rediffusion sur RTS 2, en principe le vendredi suivant).

 

 

 

 

 

 

 

Analyse du 14 février 2023

Toujours quatre éléments dans notre soirée mensuelle :

  1. Le livre du mois lu pour vous, une petite approche littéraire d’un auteur du Monde.
  2. Un commentaire sur l’iconographie de l’article, qui par l’illustration visuelle fait déjà un autre travail de journalisme.
  3. L’analyse de l’article du mois et les dérives possibles que cet article peut engranger dans notre perception.
  4. Ensuite le relais de vos commentaires par / pour un échange.

Vous pouvez, bien sûr, entre chaque élément énoncé intervenir…

Donc, traditionnellement nous commençons par le livre du Mois tout d’abord pour nous émoustiller le raisonnement livresque.

Ce mois-ci, un auteur d’un pays inhabituel : Taïwan et une perception différente d’écriture.

Petit rappel historique

Chu T’ien-hsin est une écrivaine taïwanaise particulière, elle est chinoise présente sur cette île-pays qu’est Taïwan lors de la débâcle nationaliste de 1949 et de la scission entre Mao Tse Toung et Tchang Kaï-chek.

Taïwan est une île revendiquée par la Chine et surtout île-pays revendiquant son indépendance, c’est beaucoup pour exister ; superficie de l’île : 36.197km2, à titre de comparaison la Suisse a une superficie de 41.285km2.

Chu T’ien-hsin a la réputation d’être une personnalité forte pour les taiwanais, une sorte d’icône littéraire, dans cet ouvrage qui est un long monologue s’adressant à elle-même en utilisant donc la deuxième personne. C’est une quête difficile qui explore la conception plurielle de l’identité taïwanaise surtout avec la menace de la Chine sur l’île qui revendique le rattachement de l’île à la Chine continentale.

Petit résumé historique pour rafraîchir la mémoire

Cette île fut remarquée par les navigateurs portugais qui l’appelèrent Formoso ce qui veut dire Belle, devenue par la suite Formose, pour être ensuite colonisée par les Espagnols, puis les Hollandais, ceux-ci furent ensuite chassés par les Mandchous qui prennent le contrôle de l’île, pour être occupée ensuite par les japonais lors de la guerre sino-japonaise.

Après la défaite du Japon, lors de la dernière guerre, le Japon remet l’île à l’ONU que celle-ci cède ensuite à la Chine avec l’aval des États-Unis, ce qui permet à la Chine Populaire de justifier actuellement ses prérogatives de voisin.

Par la suite, et pour résumer très brièvement, la Chine s’entre déchire entre trois gouvernements en parallèle, il y a aussi la déchirure entre Mao et Tchang Kaï-chek, ce dernier trouve refuge sur l’île de Formose devenue Taïwan et proclame celle-ci République de Chine, Washington reconnaît Tchang et cette nouvelle appellation reniant la Chine communiste, dite République Populaire de Chine. Tchang de son vivant, président plus ou moins dictateur entretient le mythe de la reconquête de la Chine continentale sans y réussir.

Le fils de Tchang succède à son père et introduit la démocratie avec la notion de plusieurs partis.

Depuis, d’autres présidents se sont succédé.

Pékin considérant Taïwan comme une province d’outre-mer, Taïwan République de Chine est considéré comme un état libre refuge des nationalistes de 1949 ayant trouvé refuge dans l’île, elle est actuellement reconnue par 21 pays membres des Nations Unies, par exemple pour info : La Suisse ne reconnaît pas Taïwan mais a économiquement des liens très fructueux avec l’île de Taïwan, c’est la neutralité à la Suisse.

Bref résumé et approche du livre,

Ancienne capitale est une méditation sur l’enracinement, c’est une œuvre ancrée dans l’histoire de Taïwan, ce texte écrit en 1996 ressort maintenant, il a un style bien à lui.

Juste l’amorce du récit, le tout début du récit :

Tes souvenirs compteraient-ils pour rien ?

En ce temps-là le ciel était bien plus bleu, si bleu qu’il vous donnait la nostalgie de la mer toute proche, et faisaient paraître les nuages d’été encore plus blancs, comme des châteaux qu’on aurait édifiés avec de la neige.

 

Et la fin du livre.

... Près de l’autopont, le mur gris qui s’élevait de plus en plus haut comme un mur de prison, était propre, pas un seul graffiti dessus rien ! Quel est cet endroit ? Tu éclates en sanglots.

Une mer qui danse, une belle île, c’est ici que c’est accompli la destinée de nos ancêtres.

Entre 165 pages et ces deux phrases, il y a le rapport complexe de l’auteure-narratrice avec cette île liberté et prison à la fois que Chu T’ien-hsin défini par cette sentence :

Une terre sans maître, une île sans attache.

Je recommande la lecture de ce livre pour mieux connaître ce pays

Si vous désirez faire un commentaire autrement on passe à l’élément suivant.

 

Passons à l’article en question de ce mois.

De l’iconographie des deux illustrations de l’article deux œuvres de Gérald Laing qui sont deux préfaces à la lecture, ils disent visuellement ce que les mots soulignent.

Mais tout d’abord qui est Gérald Laing :

Celui-ci (1936-2011) a été l’un des artistes anglais les plus importants du mouvement pop américain côtoyant et exposant avec des artistes comme Andy Warhol, Roy Lichenstein ou Robert Indiana.

Ancien sculpteur (30 ans de pratique) Laing a repris la peinture dans le style journalistique pour créer des œuvres témoignages critiques sur les guerres contemporaines ou oscillant à témoigner par des portraits de personnages contemporains comme Amy Winnehouse ou Brigitte Bardot.

Ici, deux œuvres, une signée de 2005 et titrée de cette phrase-métaphore …. Ils ont fait un désert et ils appellent ça démocratie, phrase détournée de Tacite qui originellement était : Ils ont fait un désert et ils disent qu’ils ont donné la paix.

Paix ici remplacée par Démocratie qui s’est bien connu apporte la paix, l’exemple criant de la guerre-mensonge du Golfe. 

L’œuvre montre l’incendie des puits de pétrole de la guerre du Golfe, pudiquement appelée ainsi mais en réalité guerre des puits de pétrole du Koweit visé par Saddam Hussein, une sorte de guerre de libération en somme… et de la fumée se dégage en pointillisme une sorte de Saddam Hussein qui part en fumée… à moins que sorti de ces flammes un Superman qui flotte sa protection… cela dépend de votre perception.

La deuxième œuvre datée de 2004 au titre plus ambiguë : Mince alors !

À une lecture et d’autre résonance qui montre une image que les médias ont véhiculés montrant un homme seul sur un tapis, du Poutine avant la lettre, ici l’homme seul est montré en contre plongée sur un tapis avec au loin un œil d’allure maçonnique, un discours laconique et une image ionique avec un homme sur tapis rouge propulsif accéléré par son champ électrique ; le pouvoir Mince alors !!

Oui, alors Mince alors, le pouvoir remis dans les mains d’un seul homme, ce n’est plus la Démocratie ou alors le pouvoir d’un homme représenté sur un tapis rouge avec au loin l’œil d’un autre pouvoir, l’œil de Moscou ou un œil d’allure mafia-conique, est-ce de la Démocratie ?

Si vous désirez faire un commentaire sur l’approche iconographique de cet article – autrement on passe à l’élément suivant. 

Puis enfin l’analyse de l’article soumis à notre réflexion et la lecture que j’en fais et la dérive que cet article va nous permettre.

Les Noces de la Guerre et de la Vertu, voici quelques réflexions pour nourrir votre analyse.

Presque un titre hollywoodien, un titre ronflant et qui sent bon la liberté vendue américaine, un titre à l’Hemingway – sensiblerie.

Non c’est aussi en sous-titre une autre lecture :

Le camouflage de l’impérialisme occidental et là, le texte dit effectivement autre chose, les mots sourient et disent la Vérité, comme dit la chanson de Guy Béart, le Philosophe de la Chanson

Le Premier qui dit la Vérité, il doit être exécuté

Le bref résumé mit en exergue dit en filigrane tout le sens de l’article, de Christopher Mott. Il est écrit, je cite :

Les grandes puissances habillent souvent leurs ambitions stratégiques de considérations vertueuses à portée universelle : le droit des peuples, la défense de la liberté, la civilisation. Ces derniers temps, les valeurs de la fauche sont volontiers mobilisées au service des objectifs stratégiques de l’Occident. (fin de citation)

En effet, rien de plus vrai et si on veut être objectif un article conforme à une bonne perception de la situation actuelle.

En remontant dans le temps – disons la Guerre du Golfe – alors l’administration de Bush le Junior élargissait la mission confiée à l’US Army, celle de traquer Al-Quaida et de se saisir de Ben Laden, à une autre guerre celle de mener à bien la guerre contre la terreur, c’est à dire de pacifier la région de l’Irak et surtout empêcher que Saddam Hussein fasse main basse sur le pétrole koweïtien, le tout couvert de louables motifs humanitaires et de mensonges d’armes imaginaires que Saddam Hussein aurait eu en sa possession.

Un intertitre de l’article de Christopher Mott est significatif et pudiquement abrité par la beauté et le concision de la susdite phrase… Universalité, l’expérience américaine et en déduire une position moraliste absolue si chère aux Américains.

L’autre intertitre qui conclut l’article se veut être un Avertissement aux progressisteset presque avec un humour cruel mettre en exergue le fardeau de l’homme blanc devant apporter la mission civilisatrice qui lui incombe et c’est ainsi que l’impérialiste libéral a fait son expansion du droit moral.

Entre ses deux articles l’auteur du texte développe les noces de la guerre et de la vertu.

C’est à dire, la présence sur les points chauds du globe, et les expéditions armées bien entendu de bonne intention pour la promotion de la Démocratie façon américaines comprenant bien entendu certains combats liés si possible à une justice sociale de bon aloi, l’impérialisme libéral fait toujours bonne digestion de son intérêt stratégique et géographique sous une apparence progressiste, il y a des nations qui n’ont pas la chance d’être messianiques.

Petit rappel historique

Dès le début des années contemporaines, après la première tentative de remodelage de l’Ordre Mondial avec la création de la SDN (Société des Nations Unies) où les Américains n’étaient point présents il y a eu ensuite l’O.N.U. — Organisation des Nations Unies où les Américains présents dictent leur loi économique en ne payant pas leurs cotisations à l’effort onusien, autrement dit un soutien indirect à eux-mêmes,

Avant c’était une Société regroupant des Nations Unies, maintenant c’est une Organisation des Nations Unies

Côté SDN c’était une société – Côté ONU c’est une Organisation au lecteur de saisir la nuance.

Pour mémoire la SDN fut dissoute en avril 1939 à la suite de l’agression soviétique contre la Finlande et à l’exclusion de l’Union Soviétique.

Rien de semblable en 2021-22.

Il n’y a pas d’agression.

L’histoire ici ne se répète que parcellement, la Russie n’est pas exclue de l’ONU bien que son action soit contraire aux principes de la Charte des Nations – Unies mais tout le monde le sait, voyons Moscou n’a pas envahi l’Ukraine, elle est venue protéger ses amis frères contre les néo-nazis.

Puis important, quoi qu’il en soit côté SDN, il n’y avait pas de veto à l’époque, à l’ONU le vote se transforme lui en veto, une anagramme particulière de poésie démocratique.

Pour terminer une petite parenthèse qui n’a rien à voir avec l’article, quoique les choses de la vertu se glissent n’importe où, il est dit dans cet article que la SDN création suggérée du Président Woodrow Wilson, (28ème président des Etats-Unis) création louable mais où l’Amérique n’adhéra jamais, cette création value à celui-ci le Prix Nobel de la Paix.

C’est l’appellation à Genève du quai Wilson qui philosophiquement pose problème aux thuriféraires qui veulent débaptiser les rues qui seraient d’une moralité un peu vacillante, le quai Wilson qui est attribué en hommage au Président des Etats-Unis, Woodrow Wilson qui propagea en son temps les belles valeurs politiques de l’Amérique, qui fut en son temps comme déjà dit Prix Nobel de la Paix donna aussi soutien en vrai Démocrate à la ségrégation raciale, ceci n’est point répréhensible n’est-ce pas, philosophiquement est-ce tenable , est ce vertu même de s’y promener ?

Rappelons aussi pour mémoire que l’Hôtel Président pudiquement s’appelle ainsi simplement pour le simple pékin comme tel, le nom de Wilson étant pudiquement mis en retrait, il faut ce qu’il faut, n’est-ce pas.

C’était juste une parenthèse.

Pour terminer des Considérations Morales

Il est dit également dans cet article… que la Démocratie a fait évoluer l’anti – esclavagisme – oui, ce n’est pas faux – mais que cette évolution n’est pas due à des questions morales mais à l’industrialisation de la Grande Bretagne sous l’ère Victorienne, grande pourvoyeuse au 17ème et 18éme siècle d’esclaves. Il y eut alors le moyen noble de pureté retrouvée en redéfinissant la cause morale : la mission salvatrice du fardeau de l’homme blanc de civilisation. Bien sûr il y a l’ironie dans cette phrase.

Autrement dit, la Démocratie est-elle née de l’industrialisation, on serait enclin à la définir comme telle.

L’expansionniste américano-anglosaxon étant parfaitement capable d’assimiler toute notion morale et de la mettre au service de ses objectifs.

L’impérialisme américain se mettant à fonctionner selon la même logique que la Grande Bretagne mais un peu plus tardivement à être industrialisé, mais se rattrapant avec d’autres moyens.

Plus de dialogue = On a créé Facebook

Plus de liberté de langage = On a créé les Réseaux Asociaux avec quand même des choses attrapes nigauds moyennables et surtout rendant dépendants : en quelque sorte du Coca-Cola informatique.

Bon, je me tais à vous la parole que vous inspire ces noces de Guerre et de Vertu ?

Que vous inspire mon raisonnement ? Et ma dérive… Vous êtes libres d’y adhérer ou pas…

Difficultés de faire une synthèse beaucoup de point de vues, un café diplo-philo un peu houleux, vivant.

Le sujet pris dérive vers une parole libre d’excès.

Quatre clans , quatre systèmes de pensées ont agités cette soirée…les partisans d’une Ukraine bafouée par Poutine d’une Russie rêvant d’une toute puissance retrouvée d’un côté, de l’autre côté une perception autre un doigt accusateur sur les Américains qui manipulent le gouvernement Ukrainien, dans le but de faire tomber l’Europe, une partisane convaincue de l’honnêteté des Nations Unies prônant une cohabitation évolutive des peuples pour faire avancer les choses , est-elle naïve et un autre partisan qui dénonce la vision manichéenne de voir partout les théories du complot.

Qui a raison ? … Qui a tort ?

Des participants ayant des convictions… des fidèles, des curieux venus de Berne.

L’Ukraine est-il un pays ? Le président est-il une marionnette aux mains des Américains ? Un héros pitoyable ? Des questions… sans réponse, des réponses qui demandent des questions… la transparence n’existe pas…

Les États-Unis soucieux du leadership qu’ils se sont octroyés comme droit et devoir par devant leur histoire et dépositaire de l’histoire de l’humanité dont ils sont garants par volonté divine, par devant la défense des droits de l’homme, vision dénoncée par d’autres c’est naïveté de croire que les États-Unis d’Amérique sont auréolés de belle coloration humaine, ils ne pensent qu’à eux.

On a évoqué aussi le départ de Soltenberg à la tête de l’Otan, le Norvégien secrétaire général de l’Alliance Atlantique qui ne souhaite pas prolonger son mandat (ancien premier ministre norvégien en fonction depuis 2014) et surtout l’appétit des pays de l’Est, qui verraient bien qu’un des représentants des côtes de la Baltique ou de la Mer Noire soient en première ligne pour faire face à une Russie agressive.

Les candidatures lituanienne ou estonienne (deux anciennes première ministre de leur pays respectif) comptent de nombreux soutiens sans faire consensus surtout face à la Russie qui y verrait comme une sorte de provocation.

On y verra mieux au sommet de l’Otan les 11 et 12 Juillet à Vilnius en Lithuanie.

Dans tous les cas un sujet épidermique à géométrie très variable, la vertu économique des armes n’a pas apaisé l’assemblée.

Analyse du 10 janvier 2023

Tout d’abord Bonne Année pour ce premier mois de l’année 2023 !

Le livre soumis à l’éventuel intérêt de ce mois est Je ne suis pas un roman de Nasim Vahabi traduit du farsi par l’auteure elle-même.

A notre dernier café en décembre, nous parlions de la situation en Iran, ici dans ce récit, il y a exploration par la littérature.

Quelquefois les écrits sont plus efficaces, les politiques de chaque pays le savent. 

Le thème du roman qui revendique le droit de ne pas l’être, comme dit dans l’article de Bernard Daguerre, c’est un texte mis aux arrêts par les censeurs du pays natal de l’auteur.

Nasim Vahabi est iranienne et vit en exil en France depuis 1998.

L’article est titré Dans les sens interdits et rien n’est plus juste que ce titre parabole, le texte court sur 182 pages avec une succession de chapitres tous pertinente de sensibilité et de résonance particulière.

Un bref résumé : une auteure à son manuscrit en attente de son autorisation d’être publiée, autorisation suspendue par le bureau de censure.

Lors d’un entretien avec le chef de service, l’auteure malgré elle se trouve enfermée dans la salle des manuscrits interdits ; elle imagine alors une folle et tendre romance avec une archiviste, les deux ont alors un projet dément publier les textes interdit dans leur pays, suit un panachage de toutes les situations les plus rocambolesques.

Nassim Vahabi nous transporte dans un monde où la liberté d’expression est brimée par une bureaucratie tatillonne aux allures d’une société où l’anormalité est monnaie quotidienne autrement dit une société dystopique.

Puis, il faut presque donner un coup de chapeau aux censeurs iraniens, par leur stupidité sans scrupules, ils obligent les écrivains iraniens, les cinéastes à devenir plus intelligents que les censeurs, ils cultivent les ornières vierges et créent des phrases ou des séquences qui savent contournés la lecture première.

Ce qu’il y aussi d’intéressant dans ce petit livre de 182 pages, c’est la gestion du temps qui passe et de l’attente, avec aussi et surtout les enjeux de mémoire du monde et de l’organisation de l’oubli et de la fin de vie.

En tous les cas, un livre recommandé à lire pour comprendre un peu mieux la société iranienne.

Analyse de l’Iconographie de l’article en question

Tout d’abord la première approche que j’aime m’imposer en abordant tout article du Monde Diplomatique, c’est l’illustration choisie, ici celle de Bruno Munari, artiste plasticien italien l’un des plus hermétiques de la scène artistique italienne chef de file du Mouvement de l’ Art Concret (1907 – 1998).

Bruno Munari, artiste plasticien, sculpteur, dessinateur italien et aussi illustration de livres pour enfants.

Il était de son vivant un artiste virulent sur la société italienne et sur sa place idéologique. 

Ici, une œuvre d’une série titrée Signes. Bruno Munari est réputé pour avoir été l’un des plus grands protagonistes de l’Art contemporain de la scène artistique transalpine, l’un des plus radicaux, un artiste qui comptait avec une prédilection pour montrer dans ses toiles des formes stables arrondies dans ses angles et toujours égale à elle-même.

L’œuvre est ambiguë est-elle significative, l’illustration du Monde Diplomatique étant toujours d’une pertinence assez diabolique, je pencherais plutôt pour l’interprétation d’une amie , elle y voit – et là je laisse la responsabilité de cette perception à cette amie qui me dédouane d’une sorte machiste, je précise que cette dame est italienne, donc concernée par la teneur de l’article, elle y voit trivialement dans cette forme ovale de la famille idéologique du carré noir une sorte de Pampers, carré noir qui serait le parti socialiste écrasé par la présence du carré blanc d’extrême droite , ce Pampers permettrait de laisser passer les gouttes idéologiques dans l’opposition amoindrie et figée dans son endormissement. Je laisse bien sûr à cette dame polissonne la responsabilité de cette interprétation.

L’article en question que nous avons choisi cette fois ensemble pour commencer l’année parle du double langage au gouvernement italien, il faut bien lire au et non du, autrement dit bien que les analystes financiers et économiques s’en défendent ce gouvernement comme bien d’autres européens est le reflet de l’approche cultuelle actuelle de l’Europe que l’on n’y adhère ou pas.

Les deux intertitres, Ministère de la Famille et de la Natalité et le deuxième Une gauche groupusculaire, démontrent la double ambiguïté de la Société italienne.

Il est loin le temps du Don Camillo de la Démocratie Chrétienne opposée au communisme de Peppone, maintenant ce sont plutôt les diverses droites qui sont le ciment de la société italienne, la gauche se bornant à survivre à la lisière de son existence.

La gauche sans jeu de mot malheureux est la Sinistra Italiana assénée avec les verdi pour l’Europe et l’Union Populaire juste bon à faire présence et témoignage de son existence, oui la gauche italienne est vraiment sinistrée.

L’Italie de maintenant est encore héritière des années Berlusconi, c’est à dire le délabrement au quelle, elle est confrontée.

Ayant quelques amis italiens vivant en Italien tous artistes je précise, tous normalement issus de la gauche, ils sont – interrogés par moi et par téléphone – Ils sont tous – ô paradoxe adeptes de Mme Georgia Meloni, peu importe l’ultra conservatisme affiché autoritaire de celle-ci sur les sujets sociétaux ce qu’ils veulent sauvegarder, c’est leur classe sociale semble-t-il, car l’artiste – italien est plutôt de droite habitués qu’il est des grandes biennales enfin certains d’entre eux le disent sans impudeur,

Pour conclure ma brève introduction, nous ne pouvons pas analyser la société italienne comme l’équivalent de la société française, semble-t-il. Qu’en pensez-vous ? Y -a-t-il différence d’approche ?

Je crois que c’est le hiatus que dénonce Hugues Le Paige journaliste et réalisateur belge, lui-même issu d’une autre perception celle de la Belgique.

A vous la parole… peut-être de me contredire ou d’approuver…

Le Débat s’instaura, malheureusement avec un auditoire clairsemé, la bronchite qui elle a un sens démocratique avait atteint quelques-uns d’entre nous.

C’est la Démocratie italienne qui fut presque mis en cause par esprit de cohésion de la Droite d’avoir une unité entre Madame Meloni et Mr Berlusconi.

Le hiatus c’est la démocratie, fit tout de suite remarquer une voix dans l’assistance… et c’est le maître mot de l’échange qui s’en suivit.

Qu’est-ce que la Démocratie ? C’est un concept né après la dernière guerre mondiale, une illusion qui a convenu pour tout le monde, c’était la démocratie made USA avec la bénédiction de la statue de la Liberté, illusion bienvenue après-guerre, le leurre s’est installé et la notion de Gendarme du Monde leur a été déléguée et ils se sont empressés d’y souscrire tout heureux d’en être la caricature servile de leur propre intérêt.

La Définition de la Démocratie fut appelée au secours, un système où les Droits de l’Homme, un système réglementaire des valeurs clés définis par une Europe qui a inventé aussi la violence du colon, double ambiguïté d’une démocratie à vitesse variable.

L’O.N.U. Exemple de démocratie en montre aussi ses limites et la sclérose qui en découle.

La Démocratie freine quelquefois et rend impuissante les bonnes volontés.

Le débat fut intéressant et sans ironie difficile à cerner, chacun ayant sa propre lecture du simple mot démocratie et une approche sociologique de la diversité des opinions prises par les démocraties approuvées par les parlements respectifs.

Un mot a été défini et qui a été accueilli néanmoins avec plus ou moins d’ouverture, c’est la notion de : nuances.

Il faut comprendre que chaque pays à sa nuance démocratique par rapport à un autre, l’histoire, l’approche culturelle et cultuelle motive un cheminement semé d’embûches et on paye presque malgré nous nos croyances antérieures, la démocratie a du mal quelquefois de s’installer, c’est le péché originel la compréhension de l’autre , la démocratie se respecte si elle respectable, ce n’est pas un système, c’est une procédure, c’est aucunement une idéologie ni de droite ni de gauche, c’est simplement la colonne vertébrale de l’Histoire, la Démocratie fait aussi des erreurs.

Le problème de la Démocratie, c’est aussi le besoin d’informations vraies et objectives, l’exigence de la véracité, et le populisme façon italien en séparant le peuple et les élites ne favorise-t-il pas cet état d’esprit. 

Nous nous sommes séparés en nous souhaitant pour 2023 une démocratie équitable de la Nuance et un regard à nos amis les animaux qui sans aucune démocratie ont des territoires bien à eux et non à une autre espèce, donc encore plus de nuances.

Analyse du 13 décembre 2022

Le Livre du Mois : Heureux soit ton nom, de Sotiris Dimitriou

Pour commencer un petit commentaire sur l’auteur ; Sotiris Dimitriou est un auteur venu du Nord de la Grèce, né à Épitre en 1955.

  1. Il a travaillé toute son adolescence et quelques années d’adulte comme chef d’une équipe de balayeurs dans les rues d’Athènes ; c’est dire qu’il est autodidacte.

    Son destin a basculé lors de la parution de son premier livre, depuis il en a rédigé une bonne douzaine.

     

    Heureux soit ton nom, c’est l’histoire de deux sœurs prises et tiraillées par l’Histoire la Grande, puis aussi la petite histoire, celle qui reflète la vie de tous les jours et les projections de la Grande Histoire, sur la mentalité aussi du pays, en l’occurrence l’Albanie.

     

    Ce livre est servi par l’admirable travail de traduction de Marie-Cécile Fauvin qui ici a fait un travail remarquable essayant de reconstituer le parler local avec sa rudesse en français – pas évident, langue plutôt dite savante – en ayant recours à des équivalences en vieux français (et cela fonctionne).

     

    On y voit et entend, surtout on le lit à haute voix, une langue dialectale, servie d’une grande pudeur et la beauté et la nécessité de faire résistance pour faire vivre, survivre cette langue comme un témoignage primordial d’un monde qui s’échappe, c’est aussi grâce à cette traduction que l’on est amené à faire inventaire de mots oubliés de la langue française et qui donne existence et beauté à ce texte rude.

    Juste quelques impressions de lecture :

    jargner en plus  – le temps broussailleux – ébravayer les chiens. Ribouté des yeux – un soleil rentrant – tamiser une pluie fine – ributé des yeux – etc 

     

    Beaucoup de métaphores de la vie paysanne fleurissent dans ce récit, c’est un bonheur de le lire.

    C’est un livre que je recommande vivement pour appréhender la culture de ce petit pays.

     

    L’illustration du mois :  la photo de Newsha Tavakolian

     

    Pour commenter l’illustration qui accompagne l’article de Mitra Kerven, il faut avoir en tête que cet artiste – photo journaliste, selon son expression – membre de l’agence Magnum depuis 2010, lauréate de plusieurs prix recherche de témoigner par ses photos d’actualité une certaine poétique.

     

    Elle dit de son travail : j’ai appris à dire sans rien dire, je pense transmettre à travers mes photos un moment d’ambiguïté.

    De son propre aveu, elle dit qu’il lui a fallu beaucoup d’adresse et de travail pour y être arrivée

     

    Là, la photo extraite d’une série titrée : Protest Portraits, montre une Iranienne qui pose comme brasier incandescent, mais qui est aussi dévorée par les flammes qui voudraient la faire taire, c’est du moins l’interprétation que je traduis dans une vision occidentale.

    Voici pour la partie graphique.

     

    L’article de Mirta Keyvan, journaliste-essayiste : les Iraniennes allument un brasier social veut témoigner des multiples manifestations nées dans plusieurs villes iraniennes,

    Un bref résumé de celui-ci : l’écrit reflète la révolte contre le port obligatoire du voile, un soulèvement qui ébranle le République Islamique, fondements même du régime sont attaquées surtout par la police dite de moralité, mais aussi la vie chère et la corruption.

     

    Cet article va au-delà de la simple évocation   – et le mot est faible et presque imprudent de ma part sur la question du voile – il est fait part de la situation politique et tout cela fait partie de la colère des Iraniennes et iraniens genre confondus (un habitant sur dix n’aurait rien à manger).

    Ce qu’il y a de particulier sensible et que semble souligner cet article, c’est l’étendue géographique des manifestations débordant même sur le Kurdistan et le Balochistan.

     

    L’Encadré de l’article en bas de pages qui titre 100 ans de combat témoigne tout d’abord du pouvoir monarchique suivi du pouvoir religieux.

    Mais on a l’impression que l’affaire du voile est une sorte de couverture pour obliger les opposants au régime de s’engouffrer dans cette revendication au détriment des autres revendications plus financières et sociales

     

    Comme nous sommes dans un Café Diplo-Philo, il est plus difficile de commenter la teneur d’un article, je veux dire par là qu’un texte issu du Monde Diplomatique à la rigueur de l’analyse politique ou économique du moment, et qu’une analyse philosophique quelquefois n’est pas justifiée à l’aube de confrontation entre culture différente.

     

    Je résume comme cela, c’est que le jour où j’ai lu attentivement ce texte, je lisais un autre texte sur les pensées de Pascal qui disait en substance : Tout le malheur des hommes vient d’une autre chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.

     

    Or le repos est ici négatif, si on se divertit en regardant ce qui se passe en Iran comme un chose qui ne nous regarde pas – nous avons tort, l’Iran fait partie de la communauté humaine – de la chambre commune.

    A vous de continuer ma brève analyse…

     

    Qui veut donner sa petite pierre à contrer un système oppresseur et ne pas céder à la honte du repos qui ne veut pas dire l’immobilité du silence, une phrase que Nietzsche dans son fameux Zarathoustra qui opposait le temps sans but au temps qui a un but, celui de ne point oublier et que la lutte n’est jamais terminée pour l’Iran.

     

    Voici en bribes de phrases ce qui ressort du débat fort animé, enrichissant des protagonistes plus clairsemés que d’habitude   – la philosophie du ballon rond hésitant dans le but voulant ou pas entrer … étant la plus forte   –

    Ceux qui étaient là qu’ils en soient remerciés.

     

    Une des participantes d’origine iranienne est remontée à l’origine de l’enseignement des choses et cette remontée dans le temps a permis de jauger l’importance de la Perse (Iran) dans l’histoire de l’humanité.

     

    Je résume fort brièvement :

    Tout d’abord on n’enseigne pas l’histoire de l’Iran, au Collège de France, la Mecque du Savoir on enseigne la civilisation grecque, ensuite la civilisation de décalcomanie qu’est la Romaine, ensuite l’histoire religieuse du continent européen, l’Iran c’est à dire la Perse est ignorée.

    Une civilisation mille fois plus en avance qui pendant plusieurs siècles a donné à cultiver l’humanité.

     

    Et ensuite il y a eu croisement de réflexions et autre intervention, le débat fut intéressant et fort passionnant. Il est dur de résumer l’échange mais il fut source de questionnement et de réflexions.

     

    En Amérique, c’est pire l’histoire est anglaise, donc une histoire construite sur un empire construit et volé aux autres.

    L’Iran pays de pétrole a intéressé l’Amérique très tôt en installant une monarchie à la botte de Washington, puis en bombardant un vieillard d’apparence sénile Khomeiny qui se révéla moins pragmatique que prévu.

     

    Les Américains se trompant chaque fois sur les alliés qu’ils se choisissent ou alors la duplicité des Américains, finalement l’un et l’autre, naïveté et affairisme allant de concert.

     

    L’analyse se scinda en deux camps de pensées différentes, une partie convaincue (à juste titre) de la responsabilité des Américains et celle de l’irresponsabilité européenne (à juste titre) d’autant plus que celle – ci aveuglée par l’ineffable Giscard d’Estaing, marionnette américaine qui lui-même s’est servilement rangé du côté du vieillard de Neauphle le Château, Khomeiny pour renverser le Chah et ce fut le début de la première théocratie – dictature du monde.

     

    Nous nous sommes tous séparés en nous souhaitant une bonne paix pour l’année à venir, vœux pieux.

Analyse du 8 novembre 2022

Pour commencer une petite approche livresque…


Celle de l’Oiselier, un petit livre de Daniel de Roulet qui arbore en un ouvrage sorti aux Éditions la Baconnière une plume critique sur la Confédération Helvétique et la création du Canton du Jura.

Tout d’abord l’approche livresque du sujet par son écriture toujours blanche sans tentative de fioritures de belles phrases il décrit les débuts de l’histoire jurassienne née aussi de la violence des Béliers.
Daniel de Roulet par cet ouvrage l’Oiselier inscrit son ouvrage dans une fiction inscrite dans son temps, très distinct de la fameuse fiction intimiste qui a fait la richesse de notre littérature, il précise même que si la Suisse se proclame sans histoire, elle ne peut être en dehors de l’Histoire, de ses violence, de ses secrets.

Anthony Burlaud, Directeur en science politique, conclue son billet en disant que Daniel de Roulet expose, suggère ne conclut pas, et le lecteur sort du livre convaincu que la Suisse n’est pas un pays au-dessus de tout soupçon.

En Suisse, il y a des perturbateurs est le titre de l’article et ils ont nom Rousseau, Ziegler, Frisch, Durrenmatt, mais aussi Niklaus Meienberg que justement Daniel de Roulet met en scène dans son ouvrage, un livre que je vous recommande…

Je crois que certains dans l’assistance l’ont déjà lu, les avis sont partagés… l’un se déclare un peu déçu, on n’apprend rien que l’on ne sache déjà, un autre répond que c’est une trace livresque car souvent le livre répand mieux la mémoire.

Donc traditionnellement je commente l’illustration de l’article soumis à̀ notre analyse…

Mais je prends la liberté de vous citer un plus un poème de Valery Larbaud (1881 – 1957) qui dernièrement est tombé en lecture à mes yeux poétiquement sollicité Valery Laurbaud écrivait des poèmes sous le pseudonyme de Barnabooth, personnage imaginaire.

Le poème est titré : « images, et l’actualité aidant une sorte de lecture subliminale s’impose à la lecture de ce poème »

Un jour, à Kharkow dans un quartier populaire
(O cette Russie méridionale., où toutes les femmes avec leur châle blanc sur la tête ont des airs de Madame)
Je vis une jeune femme revenir de la fontaine portant, à la mode là-bas,
comme du temps d’Ovide
Deux seaux suspendus aux extrémités d’un bois
En équilibre sur le cou et les épaules
Et je vis un enfant en haillons s’approcher d’elle et lui parler
Alors inclinant aimablement son corps à droite
Elle fit en sorte que le seau plein d’eau pute touchât le pavé
Au niveau des lèvres de l’enfant qui s’était mis à̀ genoux pour boire.

A l’époque Kharkow était russe et la capitale de la République Socialiste d’Ukraine et par rapport à̀ ce qui se passe là-bas ce poème titré Images… d’autres images plus contemporaines s’y chevauchent et le prix de l’eau est aussi liquide important en argent. Les poètes ont quelquefois des intuitions.

DIANA MACHULINA l’iconographie illustratrice de l’article.

Le hasard de l’œuvre servant d’illustration à l’article en question ce soir est signé de Diana Machulina, or cette artiste ukrainienne, mais vivant et travaillant à̀ Moscou a exposé à Genève à la Maison du patrimoine industriels et des arts graphiques appelé́ aussi Écomusée Voltaire, musée se trouvant à la rue du Vuache.

Et cette exposition je l’ai vue et ainsi fait connaissance avec l’œuvre de cette artiste. Une artiste qui fait partie de la jeune génération d’artistes contemporains.
C’est une artiste contemporaine qui fait une carrière internationale Moscou bien sûr – Paris – Genève – Monaco.

Trois villes aussi en complicité́ oligarchique avec la Russie.
Elle dit qu’elle est convaincue en toute honnêteté́ que l’Art moderne doit être lié avec la politique, son œuvre Adieu aux Armes datée de 2009 en est l’illustration.
Elle aime explorer les mythes anciens en les revisitant les Petites Bricoles de Pandore – l’Éloge de la Folie si chère à̀ Érasme de Rotterdam, le premier best -seller de l’histoire de l’humanité́… une folie si pleine de crispations.

En ce qui concerne l’ouvre iconographique illustrant l’article : on y voit deux hommes se bataillant avec une chaise, la chaise objet symbolique de dialogue peut devenir une arme… et comme l’artiste le traduit dans la plupart de ses œuvres elle mélange la représentation d’objets quotidiens détournés de leur action qui peut être susceptibles d’être un objet terroriste avec en arriéré fond ou juxtaposition des encarts publicitaires qui représente une valeur financière ajoutée, sortes d’illustrations d’iconographie contemporaines.

Ici, ce combat symbolique de chaises s’éclaire d’une autre lecture … au vu de l’article un combat de chaises musicales dont la gamme est financière, quand il y a de l’économie en question on discute ou alors c’est alors le prétexte de guerre…
La guerre en Ukraine serait elle aussi et avant toute économique… Une interrogation à débattre.

Comme toujours la mise en page du MD est réfléchie.
Juste un rappel évident mais nécessaire… je comprends qu’il y a un objet de répulsion par rapport ce qui se passe en Ukraine et que le ressenti est important… mais évitons de sortir du thème.

Un bref résumé́ de l’article
Tout d’abord la phrase cible, elle est dans le titre
: « Ukraine et ses faux amis et en sous-titre Derrière la guerre, les affairés ».

Un article de Pierre Rimbert qui met le doigt sur un fait évident, la guerre a aussi un but caché… bien sûr ramener dans la Sainte Russie des territoires stratégiques du Donbass et la Crimée, est l’un des buts de Poutine un pays qui s’oublie aussi d’exister économiquement dans le giron russe au profit d’une Union Européenne pas si angélique que ça voulant amener et emmener l’Ukraine dans l’architecture de la fameuse Mondialisation, voilà en une brève phrase la justification de cet article.

J’isole une phrase qui en dit long… les cris d’amour européens lancés depuis l’invasion russe à ce pays frère qu’est l’Ukraine qui défend ses valeurs apparaissent un peu hypocrites…

… Bruxelles met Kiev en demeure de dérussifier son économie.

Donc de cet article démontre que l’invasion Russe n’est pas que territoriale mais surtout économique, aux frontières de la Russie il y a encerclement économique et cela la Russie ne peut le supporter.
Un bal masqué pour un concert d’hypocrisie où les partenaires dansent une valse économique.

Vos commentaires…
Je ne suis pas là pour vous imposer un point de vue.

Pierre Rimbert a-t – il raison dans son analyse.

Il est dit également dans l’article que… Bruxelles organise les délocalisions entre ami avec un motif toujours identique à sa porte, une sorte de petite chine pour alimenter ses fleurons industriels en bras et nouveaux marchés.

L’insistance de Bruxelles à légaliser le travail détaché́ au milieu des années 2000’… seuls prévaudraient désormais les règles fixées par l’employeur…

Bruxelles se considère plutôt comme un employeur… avec le pays en voie de collaboration économique… l’économie du marché́

… Voyez et souvenez-vous de la Grèce ! A vous la parole…

Après un débat assez bien réparti au niveau de l’échange où ont été débités plusieurs évidences et contradictions sur le conflit Ukraine-Russie :

  • sur les multinationales qui imposent leurs vision,
  • sur l’importance ou l’Absolutisme de l’impuissance de l’ONU,
  • sur la polarisation des médias qui détruit la crédibilité́ par rapport à tout ce qui a été distillé au niveau de l’information,
  • sur la décolonisation économique comme intention godille,
  • sur l’Europe qui n’existe plus ou n’a jamais existé,
  • sur la méfiance des jeunes pour la chose écrites,
  • sur les ONG manipulés, enfin certaines,
  • sur la Turquie qui a une conscience d’empathie économique,
  • sur la Vérité c’est que la vérité n’est pas que dans un seul camp.

Une chose et quand même apparue sur la base de l’article de Pierre Rimbert c’est que ce qui est dénoncé par celui-ci, aucun autre média ne l’a abordé et c’est tout à son honneur.

Une intervenante prône le travail immense effectué par l’ONU pourtant perçu négativement par un auditoire sceptique sur l’impuissance par cet organisme à exister comme organe entre les belligérants.

Un intervenant s’est montré très critique sur les journaux tous inféodés selon lui et privilégiant les informations véhiculées par les internautes qui est la vraie parole des citoyens. D’autres méfiants plutôt de cette escalade à tout crin.

Un autre intervenant porte à la connaissance des intervenants l’organe de presse numérique Suisse : Republik d’expression allemande à lire et à écouter et sans publicité, un organe de presse avec pour objectif un journalisme qui rend les idées plus claires dans son action et ses écrits.

AUTEURS ET LIVRES RECOMMANDES

  1. André Gorz, philosophe avec une vision très pessimiste.
  2. Andreï Kourkov, Les abeilles sauvages un humour décapant qui compte le conflit dans le Donbass à travers deux ennemis d’enfance qui deviennent pour faire vivre leur petit village deux amis de belle habitude et d’inquiétude, un livre qui compte l’absurdité́ de la guerre.

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